Le chemin vers l'Art comme ascèse de moine-soldat, passant par le sang, la sueur et les larmes : sur le principe, Whiplash a comme un air de Black Swan, me direz-vous. De fait, le film de Damien Chazelle sonne, pour ainsi dire, à mes oreilles, comme une réponse (version jazz) aux critiques que je portais, à l'aube de ce blog, au film surcoté d'Aronofsky sur son incapacité à s'engager totalement dans une voie ou une autre. Quitte à prendre le risque d'en faire trop, de frôler l'outrance et peut-être même le ridicule (la scène de l'accident de voiture laisse un peu ébahi) ; délivrant, du reste, un film parfaitement amoral (la morale n'étant pas une catégorie esthétique), en donnant raison dans ses derniers instants au haïssable personnage du mentor tyrannique ; Chazelle tient jusqu'au bout son propos, sans dévier ni faiblir, et avec succès, jusqu'à son grand final musical dont on ressort tout à la fois épuisé et enthousiasmé.
Si nous ne pouvons la faire pratiquer je m’arrangerai de manière que la chambre du fond sera inconnue, barricadée, impénétrable pour les étrangers. Je serai censée n'avoir que deux pièces, la troisième sera la chambre noire, la chambre mystérieuse, la cachette du revenant, la loge du monstre, la cage de l'animal savant, la niche du trésor, la caverne du vampire, que sais-je ? nous verrons. (George Sand, Correspondance, N°388, p.882.)
mercredi 28 janvier 2015
Éloge du jusqu'au-boutisme
Le chemin vers l'Art comme ascèse de moine-soldat, passant par le sang, la sueur et les larmes : sur le principe, Whiplash a comme un air de Black Swan, me direz-vous. De fait, le film de Damien Chazelle sonne, pour ainsi dire, à mes oreilles, comme une réponse (version jazz) aux critiques que je portais, à l'aube de ce blog, au film surcoté d'Aronofsky sur son incapacité à s'engager totalement dans une voie ou une autre. Quitte à prendre le risque d'en faire trop, de frôler l'outrance et peut-être même le ridicule (la scène de l'accident de voiture laisse un peu ébahi) ; délivrant, du reste, un film parfaitement amoral (la morale n'étant pas une catégorie esthétique), en donnant raison dans ses derniers instants au haïssable personnage du mentor tyrannique ; Chazelle tient jusqu'au bout son propos, sans dévier ni faiblir, et avec succès, jusqu'à son grand final musical dont on ressort tout à la fois épuisé et enthousiasmé.
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