mercredi 28 janvier 2015

Éloge du jusqu'au-boutisme


Le chemin vers l'Art comme ascèse de moine-soldat, passant par le sang, la sueur et les larmes : sur le principe, Whiplash a comme un air de Black Swan, me direz-vous. De fait, le film de Damien Chazelle sonne, pour ainsi dire, à mes oreilles, comme une réponse (version jazz) aux critiques que je portais, à l'aube de ce blog, au film surcoté d'Aronofsky sur son incapacité à s'engager totalement dans une voie ou une autre. Quitte à prendre le risque d'en faire trop, de frôler l'outrance et peut-être même le ridicule (la scène de l'accident de voiture laisse un peu ébahi) ; délivrant, du reste, un film parfaitement amoral (la morale n'étant pas une catégorie esthétique), en donnant raison dans ses derniers instants au haïssable personnage du mentor tyrannique ; Chazelle tient jusqu'au bout son propos, sans dévier ni faiblir, et avec succès, jusqu'à son grand final musical dont on ressort tout à la fois épuisé et enthousiasmé.

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