mercredi 10 août 2011

Je ne vois qu'en esprit...


Dans Rouge (Yin ji kau), de Stanley Kwan, il y a la forme d'une ville qui change plus vite, hélas, que le cœur d'une morte. Il y a l'errance mélancolique d'Anita Mui qui est déjà un fantôme, dans un Hong Kong qu'elle ne reconnaît plus, à la recherche de Leslie Cheung qui ne s'est pas encore suicidé en sautant d'un triste 24e étage. Il y a un couple qui s'interroge sur sa propre relation amoureuse, à l'abri des orages extrémistes de la passion romantique. Il y a des allers et retours entre deux époques, et entre elles des rencontres impossibles, et des mouvements de caméra qui nous font croire à des disparitions à la faveur d'un contrechamps, mais non. Il y a des coulisses d'opéra chinois et des plateaux de tournage de cinéma. Il y a une certaine idée du film parfait.

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