lundi 7 mai 2012

Les aléas d'une vie sociale

C'est dans un rayon de supermarché, entre les croque-monsieur et les raviolis, que je recroise cette ancienne connaissance, plus vue depuis huit ou neuf mois. La fatigue et un quiproquo aidant, je ne réalise pas tout de suite que dans l'assez vaste groupe que nous fréquentions jadis lui et moi, réuni autour d'une amie commune, il se rattache plutôt à tous ceux qui reprirent, il y a des années, leurs distances, lorsque l'amie en question s'éprit d'un nouvel arrivant à la personnalité iconoclaste, que je lui avais d'ailleurs présenté. À l'inconscience dont je témoigne en le supposant convié à leur mariage prochain, que je mentionne, répond sans tarder la sienne lorsqu'il commence à critiquer le fiancé, "ce type bizarre", ayant manifestement oublié qu'il s'agit d'un de mes proches. Je le lui fais remarquer. Alors la gêne s'installe, car en créatures civilisées que nous sommes nous ne pouvons simplement nous planter là l'un l'autre tout aussitôt, et la conversation, donc, continue, s'éternise, au milieu du rayon à nous donner mutuellement de vagues nouvelles de gens que l'un fréquente encore et que l'autre ne voit plus, qui ne nous invitent pas à leurs fêtes ou à leurs soirées, que nous n'invitons pas aux nôtres, et dont nous ne soucions plus de rien savoir.

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